Des étudiants de Polytechnique s’opposent à la censure de leur voix sur l’écologie : l’établissement a rejeté leur demande d’expression
La question de l’écologie prend de plus en plus d’ampleur au sein des institutions académiques. Les cérémonies de remise de diplômes des grandes écoles, notamment, sont investies par cette thématique depuis quelques années. Les discours d’étudiants sur l’urgence écologique font désormais partie intégrante des rituels solennels, mais cela n’est pas le cas pour la promotion de l’École polytechnique en 2025. En effet, une demande d’expression sur l’écologie formulée par les élèves a été rejetée par l’administration, provoquant une vive réaction au sein de la communauté étudiante.
Un rejet de l’expression étudiante à Polytechnique
Le 13 juin 2025, lors de la cérémonie de remise des diplômes à Polytechnique, un groupe d’étudiants a pris la parole pour constater l’absence de leur discours sur l’écologie. Cette interruption était en opposition directe à la décision de l’administration qui avait décidé d’empêcher cette expression, considérée comme « non constructive » et « non éclairante ». Les étudiants, réunis sous un collectif, ont dénoncé ce qu’ils appellent une censure en réglant le compte de la vision techno-solutionniste que leur établissement avait tendance à privilégier.
Cette situation soulève plusieurs questions cruciales. Pourquoi une école formant les élites technologiques françaises refuse-t-elle d’écouter ses élèves sur un sujet aussi sérieux que l’écologie ? Les étudiants ont précisé que leur discours visait non seulement à rappeler l’urgence de la situation environnementale – avec une pollution de l’air engendrant 300 000 décès par an en Europe – mais aussi à interroger des choix professionnels qu’ils jugent parfois contradictoires par rapport aux enjeux écologiques.
Les enjeux de l’écologie dans le discours étudiant
Avec leur démarche, les étudiants de la promotion 2020 souhaitent placer l’écologie au cœur des préoccupations collectives. Ils dénoncent des enjeux tels que l’héritage colonial dans la manière dont les ressources naturelles sont exploitées, ainsi que l’impact désastreux d’industries sur l’environnement. La prise de conscience croissante autour de ces questions est d’une importance vitale, et les discours des diplômés pourraient contribuer à éveiller des consciences.
À cet égard, les étudiants ont soulevé plusieurs points fondamentaux :
- Le réchauffement climatique, cause de mortalité massive et de décimation d’écosystèmes.
- La pollution de l’air et son impact sur la santé publique.
- Les pratiques agricoles nuisibles pour la biodiversité et l’avenir alimentaire.
- L’inertie des entreprises face aux enjeux écologiques, en particulier dans le secteur pétrolier et gazier.
Ces thématiques sont révélatrices d’un ensemble de problématiques que les étudiants souhaitent voir abordées dans le cadre académique, mais qui sont souvent écartées par l’administration. La situation actuelle fait écho à un changement nécessaire de paradigme au sein des établissements d’enseignement supérieur.
Problèmes soulevés | Conséquences |
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Réchauffement climatique | 300 000 décès européens par an dus à la pollution de l’air |
Erosion de la biodiversité | Risque pour la sécurité alimentaire mondiale |
Exploitation de ressources naturelles | Conséquences néfastes pour les pays du Sud global |
Le cheminement personnel des étudiants et leur engagement
Les étudiants de Polytechnique ne se contentent pas de critiquer l’institution, mais partagent également leur experience personnelle en matière d’engagement écologique. Beaucoup d’entre eux ont commencé leur parcours par des gestes individuels, tels que devenir végétarien ou refuser de voyager en avion. Cependant, cette approche personnelle les a rapidement conduits à se poser des questions plus profondes sur leur avenir professionnel et sur la compatibilité de leurs choix de carrière avec leurs valeurs environnementales.
Au-delà de leurs engagements individuels, les étudiants se heurtent à des réalités professionnelles qui peuvent sembler en contradiction avec leurs idéaux. Plusieurs d’entre eux ont exprimé des préoccupations face aux secteurs vers lesquels ils sont dirigés après leur diplôme :
- Entreprises pétro-gazières, dont l’impact écologique est direct.
- Secteur du luxe durable, perçu comme une oxymore.
- Cabinets de conseil en stratégie, souvent déconnectés des enjeux écologiques.
- Industrie de l’armement, avec des conséquences humanitaires notables.
Pour illustrer leur propos, plusieurs étudiants ont évoqué des exemples concrets de leurs camarades qui analysent ces choix. Nombreux sont ceux qui constatent que, même si certains de ces secteurs revendiquent des engagements environnementaux, la réalité est bien plus complexe.
Secteurs professionnels | Critiques des étudiants |
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Industries pétro-gazières | Impact direct sur le climat et la biodiversité |
Luxe durable | Marketing au service d’un problème réel |
Cabinets de conseil | Déconnectés des besoins environnementaux |
Industrie de l’armement | Conséquences humanitaires et écologiques |
Des réflexions d’une telle profondeur ne peuvent que favoriser un débat nécessaire dans les cercles académiques. Les étudiants souhaitent partager leur point de vue avec la direction pour contribuer à une vision plus significative de l’écologie.

La répression de l’expression à Polytechnique
L’incident du 13 juin met en lumière un problème sous-jacent : la répression de l’expression étudiante au sein de l’École polytechnique. Non seulement l’administration a choisi d’ignorer le discours écologique proposé, mais elle a également sanctionné des étudiants ayant osé s’exprimer lors d’événements passés. Ce climat de censure évoque de plus en plus les tensions entre les valeurs éducatives et les attentes de l’institution envers ses étudiants.
Des étudiants ayant contesté les choix de l’établissement lors d’un forum en 2024, par exemple, ont reçu des sanctions, incluant des arrêts de travaux académiques. Ce type de politiques peut engendrer un sentiment de méfiance, et cela soulève des interrogations sur le rôle des grandes écoles dans la formation d’une jeunesse engagée. Les élèves ressentent que leur voix ne compte pas, ce qui va à l’encontre de la mission d’un établissement qui se veut être le berceau de l’innovation et du changement.
Une administration face à l’urgence écologique
La réponse administrative à ces préoccupations n’est pas satisfaisante. Les étudiants dénoncent une attitude qui semble se réduire à une vision dépourvue de sens critique. Face à l’urgence de la situation écologique, les discours qui osent aborder des idées radicalement différentes sont systématiquement exclus. Cela crée un environnement où le débat devient difficile, alors que les enjeux n’ont jamais été aussi pressants.
Voici plusieurs éléments de critique envers l’administration :
- Refus de débats ouverts sur des sujets d’importance.
- Imposition d’une vision restreinte de l’écologie, peu enthousiasmante pour des étudiants formés à penser de manière critique.
- Suppression de voix dissonantes, menant à une homogénéisation du discours.
Actions de l’administration | Réactions des étudiants |
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Refus de la prise de parole des élèves | Interruption de la cérémonie pour s’exprimer |
Sanction des manifestations | Sentiment de méfiance envers l’administration |
Exclusion des débats critiques | Appel à la diversité des opinions |
Les perspectives pour un engagement collectif
Face à la censure et à la répression, les étudiants de Polytechnique n’entendent pas s’arrêter. Leur ambition est de susciter une mobilisation collective, nécessaire pour faire face aux défis environnementaux qui nous concernent tous. Ils appellent à l’action intergénérationnelle et transfrontalière, affirmant avec force que l’avenir de notre planète dépend de notre capacité à coopérer.
Ce mouvement n’est pas isolé. Il reflète un besoin plus vaste au sein de la société de repenser les valeurs et les priorités. Voici quelques pistes que les étudiants ont formulées :
- Promouvoir l’interdisciplinarité dans l’enseignement supérieur pour enrichir les débats environnementaux.
- Encourager les échanges entre étudiants engagés, issus de divers horizons.
- Intégrer la justice sociale au cœur des réflexions écologiques.
Ainsi, ce collectif souhaite également mobiliser les acteurs institutionnels en les incitant à agir avec responsabilité, sans oublier les voix des plus vulnérables. Il est devenu impératif que les établissements d’enseignement supérieur, comme Polytechnique, assument leur rôle dans la formation de leaders conscients des enjeux écologiques.
Pistes d’action | Objectifs |
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Interdisciplinarité | Enrichir les débats autour de l’écologie |
Échanges entre étudiants | Créer un réseau d’initiatives écologiques |
Justice sociale | Intégrer les droits humains dans les réflexions environnementales |
